Un lien plus fort que la distance et les masques

Comme l’écrit récemment dans un post, Stéphane Distinguin, CEO de Fabernovel, « à distance, participons plus ! Nous n’avons plus le luxe d’avoir honte de ne pas être là ou de dire que les absents ont tort. Donnons du retour, positif, constructif, indulgent… Cette période est pénible, aidons-nous  ! Donnons-nous des regards au-dessus de ces masques ! ».

Stéphane Distinguin nous rappelle à notre humanité, notre besoin premier de faire lien quand la crise de la Covid-19 nous met à l’épreuve. Dans un climat oppressant d’incertitude et de vulnérabilité, la plupart des équipes sont, encore aujourd’hui, éclatées en plusieurs lieux, le télétravail, au moins partiel, restant largement la norme dans les entreprises.

Et même lorsque les collaborateurs se rendent dans un espace de travail commun, les mesures de distanciation physique complexifient les relations. Les échanges formels ou informels perdent en fluidité et en intensité, et on s’attarde moins à la machine à café. La présence ouverte et disponible à l’autre, celle qui nourrit le lien d’un regard, d’un sourire et d’un mot est menacée. 

Mais que devient une équipe sans ces temps de résonnance et de convivialité ? Comment parvenir à maintenir le sentiment d’appartenance et d’un sens commun ?  

Et pourtant cette crise vient accélérer le passage du modèle traditionnel du XXe siècle de la grande entreprise centralisée, hiérarchisée et contrôlée, vers un modèle émergent d’une entreprise plus horizontale et vivante, construite sur la confiance et l’autonomie.

Comme le souligne un article de Cadre et Dirigeant (voir ci-dessous), nous sommes très certainement en train de vivre une transformation radicale du management. Il s’agit désormais de se soucier, plus que jamais, que chaque individu trouve la possibilité d’exprimer le meilleur de lui-même dans la responsabilité qui lui est confiée, que chacun soit au clair sur la contribution attendue de lui et le sens donné à l’action collective à laquelle il prend part.

Sans la plus grande attention à tisser ces liens d’appartenance, de confiance et de sens, la distance inquiète, isole et démobilise. Ne l’oublions pas, l’un des principaux piliers des nouveaux modèles d’organisation est la qualité de présence de chacun dans l’entreprise, la possibilité d’y être vivant et authentique, dans la totalité de ce que l’on est : tête, cœur et corps (*). C’est la condition d’une intelligence collective qui sait prendre le temps même à distance, d’écouter les avis, de confronter les points de vue et dépasser les tensions.

« Le regard donné par-dessus le masque », quelle magnifique métaphore de ce que nous devons réussir : développer et entretenirdans les entreprises et les équipes un lien plus fort que la distance, l’incertitude et l’isolement.

(*) Le lecteur pourra se reporter à ce sujet au livre de Frédéric Laloux Reinventing Organizations

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